Il ne faut pas se voiler la face, on doit admettre que l’éducation à Madagascar connaît des difficultés considérables et qu’on peut dire que la situation se dégrade un peu plus chaque année. L’accessibilité, la qualité, la gouvernance et beaucoup d’autres critères font qu’elle est devenue très instable de nos jours.
Etat des lieux
Forte heureusement, il existe encore des institutions publiques éparpillées dans différentes zones. Ils permettent à ceux qui n’ont pas les moyens d’accéder aux grandes écoles privées d’y avoir droit. Elles ne sont peut-être pas qualitatives, mais ils feront l’affaire pour certains. Beaucoup d’enfants issus de familles modestes, ceux qui habitent dans les zones rurales et dans les secteurs presque impossibles de mobilité ont cette envie d’étudier, mais ne peuvent pas, faute de moyens.
Nous pouvons voir que le niveau est très variable, dans certains cas un enfant de 16 ans aura déjà son diplôme de baccalauréat alors que dans d’autres aura à peine terminé l’école primaire à cet âge. Même si certains ont le privilège d’y avoir accès, très peu auront la chance de pouvoir continuer jusqu’au bout. C’est triste de voir les jeunes envieux d’étudier, mais qui sont contraints d’arrêter sous prétexte que les moyens nécessaires sont insuffisants. Le taux d’inscrits par cycle diminue relativement au fur et à mesure des années.
Actuellement, on peut aussi voir que les étudiants ont tendance à faire des grèves, à protester sur tel ou tel sujet et réclamer leurs droits. De plus, à la suite de la pandémie du Covid-19 et les confinements successifs, le manque et les lacunes se font beaucoup ressentir, car les cours se sont interrompus à nombreuses reprises et pas mal de temps. L’état des établissements publics est pitoyable, les salles de classe sont étroites et insalubres, les infrastructures laissent à désirer et ils ne suivent pas les normes de qualité. À cela s’ajoute la baisse des taux de réussite aux examens officiels, ce qui prouve la médiocrité de la qualité de l’éducation.
Les réels problèmes
Le manque de moyens reste le premier frein à l’éducation à Madagascar. Il faut tout de même prendre en compte le manque de volonté, de motivation, la tendance moderne de la société qui tend à la mauvaise influence des jeunes. Ils préfèreront plus vagabonder que d’aller s’instruirait à l’école, aller trouver du travail par-ci par-là au lieu de terminer leurs études.
Ce qu’il faudrait faire
Il est vrai que l’État s’efforce d’instaurer un plan sectoriel de l’éducation pour une éducation de qualité pour tous qui garantit le développement durable. Il n’est cependant pas facile à réaliser compte tenu des contextes dans lesquels nous vivons et à lui seul l’État ne pourrait assurer une mission d’une telle envergure. On peut constater la construction récente des Écoles Primaires Publiques pour permettre l’accès à l’enseignement fondamental aux Malgaches dans le besoin, mais cela demeure insuffisant pour autant. Nous avons besoin de former un peu plus les instituteurs pour mieux les qualifier dans leur domaine afin d’assurer une éducation de qualité. Il est également nécessaire de sensibiliser les jeunes de l’importance et de la place que tient l’éducation dans la vie personnelle, professionnelle et communautaire aussi.
Il est du devoir de chacun de prendre conscience de son rôle pour qu’ensemble, pas à pas, nous arrivions à améliorer le sort de l’éducation à Madagascar.